Ce matin, mardi 19 juin, par césarienne : deux mâles et deux femelles.
Pour faire taire de suite les mauvaises langues : non Pandore n'est pas tellement vieille et fatiguée et pourrie qu'elle n'arrive même plus à poser 4 petits chiots toute seule. J'ai programmé et déclenché la césarienne, et il est quasi-certain (bien qu'on ne soit jamais sûr de rien en biologie) qu'elle aurait pu les faire seule sans le moindre problème, vu la tonicité de la corne utérine, vu son état de forme, et vu le nombre et la taille des chiots.
J'ai décidé de faire une césarienne de convenance parce que :
- la dernière fois ça s'est très mal passé, j'angoissais beaucoup, j'ai préféré assurer le coup en faisant une césarienne programmée, un jour connu à l'avance, à une heure décente, de façon à m'enlever ce stress là.
- mon emploi du temps et mon programme de travail, à savoir boulot lundi 18 et boulot vendredi 22, rend compliquée la surveillance de mise-bas si la chienne traîne un peu à les faire, ou les fait en avance. Pour ne pas me donner des sueurs froides au boulot à me demander si la chienne n'est pas en train de faire ses chiots seule à la maison, j'ai préféré programmer la date.
- c'est sa dernière portée, je comptais la stériliser dans la foulée, autant éviter une anesthésie supplémentaire. Et puis après réflexion, vu le risque de choc hypovolémique, j'ai préféré la stériliser plus tard. J'ai bien fait. Elle a fait un choc anesthésique au réveil, m'a fichu une peur bleue, j'ai cru la perdre, on a fait ce qu'il fallait et elle a bien récupéré, mais avec un choc hypovolémique en prime (due à l'ablation de l'utérus) il est probable qu'elle y serait restée. Du coup, je ne suis plus du tout certaine de la faire stériliser, on va peut être bien la laisser vieillir avec ses ovaires...
Pour le reste, un petit résumé de comment on fait pour programmer une césarienne.
Pour commencer, Pandore a été mise sous UTROGESTAN (progestérone par voie orale) sur la fin de sa gestation, afin de l'empêcher de mettre bas trop tôt (et notament ni lundi, ni pendant la finale ring du week end précédent). Pas de souci, elle a gardé ses chiots le temps nécessaire.
Dimanche soir, je lui ai donné son dernier cacheton de progestérone.
Ensuite, pour être sûre que la chute de progestérone aurait bien lieu avant la mise bas, j'ai utilisé une injection d'alizine. L'alizine, qui sert à faire avorter les chiennes, est un inhibiteur compétitif de la progestérone sur ses récepteurs. Utiliser l'alizine, c'est bloquer les récepteurs de progestérone, et déclencher donc l'équivalent d'une chute de progestérone comme cela se produit dans les 24h qui précèdent la mise-bas. En l'absence de chute de progestérone, les chiots naissent vivants mais meurrent rapidement du fait de l'absence de maturation du surfactant pulmonaire. L'injection d'alizine a été faite lundi à 16h30, à la posologie de 0,5ml/kg, soit 22 ml en sous cutanée à la face interne de le cuisse. La température de Pandore était alors de 38,3°C.
A 23H, sa température était tombée à 37,7 °C, et mardi matin à 7h à 36,5°C. La chute de température est concomittante de la baisse de progestérone, et m'a servi à vérifier que l'alizine avait été éfficace.
A 9h30, on a anesthésié Pandore, et on lui a sorti 4 chiots du bide.
Elle s'est réveillée rapidement, on l'a descendue de la table de chirurgie alors qu'elle bougeait déjà, elle s'est levée, je l'ai accompagnée jusqu'à la voiture, où elle était allée en tanguant.
A deux mètres de la voiture, elle s'est effondrée.
Il nous a fallut un bonne injection de corticos IV et beaucoup de stimulations vocales et tactiles pour la réveiller complètement, au moins 1h30 plus tard. Pendant tout ce temps je vous laisse imaginer que j'étais pas vraiment en forme.
Une fois vigile, je lui ai fait faire plusieurs tours de la clinique, présenté les chiots mais elle s'en contrefoutait, remise sur la banquette arrière de la voiture, et suis remontée à la maison.
A la maison, elle est allée direct dans la caisse de mise-bas. J'ai placé les chiots sur les mamelles, c'est tout juste si elle les a regardés, mais les a laissés têter.
Une bonne demi-heure plus tard, elle a commencé à les renifler, à dégusté quelques restes de cordons, et commencé à les lêcher. Ouf.
Depuis elle s'en occupe comme d'habitude : reste en permanence avec eux, les lêchent, les trimballe, etc etc etc.
Les bibious pesaient
- 350 et 400 g pour les femelles à la naissance
- 420 et 330 g pour les mâles, à la naissance aussi.
24h plus tard, ils ont tous perdu 30g. Normal sur les premières 24h, un peu plus inquiétant quand leur température corporelle est inférieure à 36°C. Pourtant ils sont vifs et ne pleurent pas, têtent bien... Depuis j'essaie par tous les moyens de les réchauffer, lampe rouge et chauffage d'appoint en continue. Ca a l'air d'aller mieux, ils viennent de passer les 36. Sacré casse tête, je les voudrais au-dessus de 37. Dehors il fait une chaleur à crever, mais dans ces vieilles maisons pourries les pièces restent fraîches. Et si je met les chiots dehors, Pandore aura besoin de 5 minutes pour tous les trimballer dans le trou qu'elle creuse sous les arbres, et me les remettre aussi sec au frais.
Pour le reste, ils sont tous noir et feu (ouf! lol) avec pas mal de feu, et super bien ergottés (pattes à 6 doigts pour la plupart).
A suivre avec des photos quand j'aurai trouvé un appareil numérique à emprunter!
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