La leishmaniose, zoonose vectorielle spécifique du pourtour méditerrannéen... Zoonose ça veut dire que c'est une maladie animale transmissible à l'Homme, vectorielle signifie que la contamination se fait par un vecteur, ici un moutisque appellé phlébotome, spécifique du pourtour méditerrannéen c'est désormais de l'histoire ancienne, d'une époque où on avait encore un climat et où l'Homme ne pourrissait pas la planète à coups de gaz à effets de serre.
Conséquence directe du réchauffement climatique, on trouve désormais des phlébotomes ailleurs qu'autour de la méditerrannée.
Cet insecte est le seul moyen de contamination (hors injection par une aiguille, mais ça reste du domaine de l'accident), donc si pas de phlébotomes, pas de leishmaniose. L'hôte normal est le chien, qui sert aussi de réservoir lorsqu'il est infecté soigné, ou lorsqu'il est porteur sain. Le moustique pique le chien réservoir, et va en contaminer un autre, en le piquant à son tour. Le phlébotome est exophile, ce qui signifie qu'il n'entre pas dans les maisons, et n'est actif qu'à la tombée de la nuit et au lever du jour. Rentrer les chiens à ces périodes permet donc d'éviter la contamination. L'habitat du phlébotome c'est le chêne vert, arbre à éviter dans les jardins quand on habite en zone de phlébotomes!!!!
La leishmaniose, c'est une saleté de maladie qui se soigne mais ne se guérit pas. Le chien reste porteur à vie, infecté à vie, et les rechutes ne sont pas rares.
La leishmaniose se reconnaît par plusieurs signes, pas forcément caractéristiques : ulcérations (truffe, chanfrein, tour des yeux, pavillons auriculaires, saillies osseuses), hypertrophie ganglionnaire, amaigrissement, et pousse anormale des ongles.... Mais elle touche aussi les reins, et c'est particulièrement important parce que le traitement de la leishmaniose attaque également les reins... Donc si lorsque l'on diagnostique la leishmaniose, les reins sont déjà dans un sale état, inutile de traiter le chien est condamné. Dans les régions infectées, un dépistage annuel voire bisannuel est donc conseillé ceci afin d'intervenir dès le début, et pas trop tard...
Il faut savoir qu'en tout début de traitement on a souvent une aggravation paradoxale des symptômes, notament cutanés, ce qui ne signifie pas pour autant échec et qu'il est donc primordial de continuer.
Enfin, si les chiens qui supportent bien le traitement redeviennent comme avant, en tous cas un certain temps, certains ne le supportent pas, et d'autres rechutent....
La prévention est donc décisive, elle se fait par le mode de vie du chien (rentrer à la tombée de la nuit et ne ressortir qu'au lever du jour), par des colliers (à changer tous les 5 mois), et par des pipettes (tous les mois).
Pour plus d'infos : http://sfcyno.com/reunion-confe-congres/leishmaniose.pdf
Si j'en parle, c'est pas seulement pour pester contre le réchauffement climatique. C'est aussi parce que pour la première fois à ma connaissance, une leishmaniose a été diagnostiquée sur un chien né en Savoie, de mère née en Savoie, et qui n'avait jamais quitté le département de la Savoie. Or jusqu'à maintenant, les seuls cas éventuels savoyards étaient pour des chiens ayant voyagé, au moins jusqu'en Ardèche (où y a de la leishmaniose à gogo). On avait entendu parler de cas sur Vienne, on savait donc que le moustique remontait la vallée du Rhône, cette fois il a bien débordé. Ce diagnostic, posé par deux sérologies de deux labos différents, signifie que non seulement il y a de la leishmaniose et donc des réservoirs en Savoie, mais aussi et surtout qu'il y a des phlebotomes, sans lesquels aucune transmission n'est possible. Il faut donc s'attendre à d'autres cas.... et si y en a jusqu'en Savoie, alors certainement aussi dans d'autres départements où on ne s'y attend pas encore....
Allez on va pas tous paniquer direct, je pense que ceux qui vivent en altitude sont encore relativement tranquilles, tant qu'ils ne descendent pas leur chien en vallée, aux heures critiques...
Vive l'Humanité, vive l'effet de Serre.
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