Après la Lorraine, direction la région parisienne. Samedi avait lieu la réunion des délégués, Alain ne pouvant s'y rendre, c'est donc moi qui suis montée.
Mais dès vendredi tant qu'à faire, histoire de profiter du déplacement pour passer au salon de l'agriculture qui se tenait en même temps.
Lever 4h30, train à 6h, 1h30 dans le métro avant d'atteindre la porte de Versailles, et plongée dans la foule. Que de monde, on perd vite, quand on vit en Bauges, l'habitude des bains de parisiens dans un hall surchauffé... J'ai commencé direct par LA ponette highland, puis j'ai rejoint Agathe et Eddie vers les très grosses bestioles. Je suis tombée sur Michel Pillard qui faisait ses démos au troupeau avec Alto, ouf, un beauceron au salon! Ce fut le seul, les chiens étaient strictement inaccessibles, noyés dans le monde, mais de toutes façons aucun beauceron n'était visible, et pour cause, aucun beauceron n'était là. Fallait venir mercredi. Mouaip. Ben mercredi je pouvais pas, heureusement Alto sauve l'honneur des boboss, et au boulot en plus, que demande le peuple?
On s'est balladés, on a cherché vainement les Bauges, on a trouvé plusieurs fois la Bretagne (miam les crêpes au caramel maison un délice!) et on a mangé aveyronnais (pavé d'Aubrac / aligot, souvenirs souvenirs....). On a picolé charentais (pinault rosé), grignoté corse, picolé savoyard (mondeuse), grignoté auvergnat...
Au milieu de ces escales gastronomiques j'ai quand même été voir les Abondances et les Tarines, aucune de ma clientèle, et les moutons Thônes et Marthod.
Ah les moutons....
Ca me trotte plus que furieusement dans la tête depuis plusieurs années, maintenant qu'on est chez nous ça se précise furieusement. La question existencielle restant la race. J'en cherche une rustique évidemment, à viande parce que pas l'intention de traire, bien maternelle parce que pas que ça à faire de gérer les agneaux, et qui vive bien à 1000m d'altitude dans la neige. J'avais d'abord pensé au suffolk, qui présente toutes ces qualités, et puis au cours d'une de mes visites professionnelles en blouse marron, je suis allée faire des PS en vue su salon justement, au lycée agricole Reinach, sur 2 béliers Thônes et Marthod. Je n'en avais jamais vu, je ne savais même pas que ça existait, et j'ai flashé. La bouille de ces moutons! J'en voulais des originaux, pour le coup je suis servie, ils sont bicolores! Race locale savoyarde, donc adaptée au climat, un bon point, à viande et à laine (vais pouvoir me remettre au tricot), et en plus très discrète car passée pas loin de la disparition. L'animalier du lycée m'a convaincu, ce seront des Thônes, je ne pouvais donc pas les manquer au salon (surtout que c'est moi qui les ai piqués ces béliers!). J'ai vu un éleveur passionné, qui m'a vivement conseillé de venir à Marthod le dernier week end de septembre puisque tous les ans c'est la foire, et qu'à la foire de Marthod, évidemment, il y a des Thônes et Marthod... Michel Pillard m'a confié avoir une fois travaillé un chien sur 250 brebis Thônes, et trouvé que c'était une race rêvée en conduite avec les chiens.... adjugé vendu!
Bref le bain de foule ça va bien, mais pas trop longtemps quand même, direction l'extérieur et ensuite Aulnay.
Ben oui, je ne peux pas passer sur Paris sans passer par Aulnay, c'est comme ça. D'autant plus que ce soir là, on y entraînait deux chiens qui m'intéressent particulièrement : Cazan Syrrius des Chasseurs d'Ombre, et Avatar des Ombres Valeureux.
Cazan, pas difficile de comprendre, surtout ceux qui ont suivi mon blog. Il avait un mois quand Shamane et Septembre sont morts, j'ai longuement hésité entre le vendre et le garder, j'avais un feeling particulier avec ce chiot, et puis j'ai choisi d'être raisonnable et de le confier à un utilisateur expérimenté, travaillant dans une bonne équipe, afin de mettre toutes les chances de son coté. J'ai souvent et longuement regretté ce choix malheureux, d'autant plus que le placement n'a pas été franchement une réussite.
A un an, on me l'a rendu, motif : ne tient pas ses prises, mord seulement à la cheville et seulement à droite. Bref capable d'un brevet sans aucun doute, mais sans intérêt pour le haut niveau qu'il n'atteindra jamais.
Sandrine ayant longuement insisté, et malgré mon envie de le reprendre, je le lui ai confié. En quelques semaines Cazan avait déjà bien progressé, mais faute d'un travail régulier (les filles bossent de nuit, pas facile pour entraîner), c'était pas franchement facile. Elles sont donc montées sur Aulnay bosser avec Jo et Raf, et sont reparties sans Cazan, confié aux bons soins de nos stars juqu'au challenge berger français des 7 et 8 mars 2009 (oui vous avez bien suivi, c'est le week end prochain).
J'avais vu Cazan à l'élastique sur Jo en décembre, en revenant du Laos. Y avait du boulot. J'ai trouvé un Cazan métamorphosé. Certes Jo c'est pas n'importe quel dresseur, et Raf pas n'importe quel conducteur. N'empêche qu'en quelques mois, le chien n'est plus le même. Enfin si, toujours la même tête de mule hystérique qui me saute dessus en continu. Mais coté mordant, c'est le jour et la nuit. Il est en libre, les prises sont belles voire très belles, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il en veut et qu'il supporte. "Courageux et volontaire" selon Jo, parce que si on lui enlève la jambe droite pendant 20 minutes, cet abruti va courir après pendant 20 minutes. Ben oui, y a pas de miracle, et ce défaut-là, chez Cazan, impossible de le corriger. Monsieur mord très bien des deux cotés à l'élastique, mais en libre, y en a que pour la droite. Voilà qui devrait plomber sa carrière en ring et l'empêcher d'accéder aux niveaux "sérieux".
Bref Cazan, conduit par Raf, passera le brevet samedi. Raf n'est pas sûr de ce que fera le chien une fois "lâché", on verra bien... de toutes façons plus personne n'attend plus rien de lui alors...
Avatar, rien à voir.... (et ça rime)
Avatar j'en entend parler depuis longtemps, parce Tim était venu travailler son chien à Aulnay bien avant la NE de Chartres (2008), et que Raf, déjà en admiration devant ses capacités, m'en avait parlé à de nombreuses reprises. La plupart des beauceronniers l'ont découvert en ring II à Chartres. Avatar des Ombres Valeureux, petit fils de Indy des Coteaux du Petit Gris et arrière petit-fils de Champion de la Loutre Noire par son père, arrière-petit-fils de As du Bord de Canche par sa mère... Avatar qui, s'il n'a pas fait un pointage à la hauteur de ses qualités à Chartres, a bluffé son monde par la qualité de son mordant. Avatar, produit par un américain (Ron et Debbie Skinner) et conduit par un autre américain (Timothy Welsh), qui revient tâter du ring français aux bergers français. En prévision de son premier concours en ring III, Tim est venu en stage intensif pendant 2 semaines à Aulnay.
Rien à dire de plus que le commentaire de Jo : "Pfiou quel chien, mais quel chien!"
Voilà, vous avez tout compris. Avatar attrappe, Avatar mord, Avatar supporte des heures durant le dressage pour le moins exigeant de Jo, sans jamais renoncer.
Avatar sera le papa des chiots de Caprice (la soeur de Cazan, tiens, le monde est petit!) à ses prochaines chaleurs, maintenant que les radios sont revenues de lecture (B), on peut l'annoncer officiellement...
Bref j'ai pas perdu mon temps ce vendredi...
Samedi réunion des délégués, hyper instructif. J'en ai encore, des choses à apprendre, et à la pelle, et j'espère bien pouvoir progresser dans un tas de domaines, à commencer par le beauceron, grace à cette mission d'adjointe d'Alain Laissus....
A peine la réunion finie, retour à Aulnay, pour y voir l'entraînement de l'équipe au complet cette fois. Gros coup de blues en ce qui me concerne, en voyant ce qu'il en est de Cazan, et ce qu'il aurait pu en être si ses qualités avaient été exploitées au mieux. Jamais un chien extraordinaire comme l'est Avatar, mais ridicule il ne l'aurait sans doutes pas été. J'espère qu'il fera un beau brevet samedi prochain, bien que Raf ne soit pas tranquille sur ce point, et je me tâte plus que jamais pour le redescendre en Savoie avec moi. Entre Bastet à monter et sa chiotte qui théoriquement pousse dans son bide, je doute de pouvoir consacrer autant de temps à Cazan qu'il le faudrait, et je suis loin d'avoir le talent de conduite de Raf, mais je me dis que tant qu'à ce qu'il ne fasse rien, j'aime autant qu'il ne fasse rien chez moi. Si une partie du feeling qu'on avait quand il était chiot persiste, si j'arrive à le retrouver et à le développer, si mon équipe a envie de perdre son temps avec lui, qui sait?
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